Littérature

Trois livres pour un été.

Pour célébrer la rentrée et notre retour sur le blog, la Moustache vous fait un petit tour d’horizon de ces quelques lectures estivales. On espère que vous avez passé un bel été et on est ravies de vous retrouver ici.

La Grande Vie de Jean-Pierre Martinet (1979) 

Parler de ce livre ou de son auteur ? Pratiquement inconnu et malheureusement ignoré des grands décideurs littéraires de l’époque, il semblerait que Martinet n’ait pas eu de pot, jamais. Comme son personnage. Dans cette nouvelle, on apprend à vivre avec le non738_martinet2017-couverture amour de la vie et l’adoration de l’invisibilité du personnage d’Adolf Marlaud, homme inintéressant qui ne s’intéresse à rien. Humour noir et style claquant, on aime grincer des dents, rire jaune, face au malheur de cet homme qui ne demande pas tant de péripéties, mais qui n’a cependant pas la force de dire non. La préface de Denis Lavant suffit à vous convaincre et vous donne idée du genre d’ouvrage que vous pouvez avoir ici. Décalé, Martinet joue sur des petits riens malaisants pour décrire le désarroi, et ce, loin d’un traditionnel pathos. On aime voir la différence de cet auteur, tout semble fonctionner par contraste dans cette nouvelle, et c’est là qu’est le génie. La Grande Vie c’est court, c’est bien fait, ça change et merci Jean-Pierre Martinet d’avoir proposé un tant soit peu de littérature décrassée et désacralisée.

Felix Funicello et le miracle des nichons de Wally Lamb (2016)

Par son titre, ce livre pourrait annoncer un roman quelque peu grivois ou tout au moins 9782253070597-001-T.jpegun peu osé sur la découverte de la vie par le petit Felix Funicello. Malheureusement non, l’histoire sera un peu plus lisse que ça. Très agréable à lire et très accessible, on suivra les anecdotes du quotidien du jeune Funicello, dans sa famille et à l’école catholique. Ce qu’il en ressort, c’est concrètement les bêtises ou moments gênants qui vont se produire dans ces deux cercles, avec les copains, les frangines, les profs et les parents. On peut sourire et rire, on a ici un ouvrage court et sympathique, parfait pour les vacances ou les jeunes lecteurs. Malgré tout, on est loin d’un grand moment de littérature et l’histoire, se déroulant comme une parenthèse narrée par Felix, finit un peu comme elle a commencé, c’est-à-dire sans motif apparent (si ce n’est une adoration pour sa starlette de cousine).

Les Enfants d’Icare, d’Arthur C. Clarke (1953)

Précurseur dans la science-fiction, Arthur C.Clarke a eu une vie et une œuvre absolument bien remplie. Je le découvre ici avec Les Enfants d’Icare, mais pour vous résumer l’impact du monsieur dans le genre littéraire, il a, en toute simplicité, écrit 2001 L’Odyssée de L’Espace. Ici donc, c’est doté d’une imagination florissante sur les extraterrestres et leur capacité à nous accompagner, qu’il nous offre un regard sur le monde, sur l’humain et la société. Cette rencontre bienveillante (ou pas ?) avec ces êtres venus d’ailleurs est particulièrement riche et s’éloigne en tous points des apparitions clichées qui ont pu suivre ensuite de manière récurrente dans le milieu de la SF. Pas d’attaque de martien, pas de petit homme vert, pas de gueguerre irréfléchie entre deux civilisations inconnues. Bref, ici un recul sur nos actions et sur notre avenir permet à Arthur C. Clarke de créer un univers dans lequel on entre facilement. Un découpage en plusieurs parties et sur plusieurs époques très fluide, dont le lien des Suzerains ne s’use jamais, révèle tout leur(s) intérêt(s). Sans trop en dévoiler, je vous dirai simplement que votre curiosité sera ravie et comblée par cette fable de l’humain, par cette rencontre avec une vie extérieure, et pour ceux qui, comme moi, ne sont pas friand de SF, par la découverte tout en douceur de ce genre dont l’appréhension n’est finalement pas légitime. Pour ceux qui veulent aller plus loin, le roman, dont le titre original est Childhood’s End, a été adapté en série du même nom en 2015 et a inspiré les Pink Floyd pour leur titre similaire.

J’espère avoir pu vous donner envie de vous un peu plonger dans les pages de ces ouvrages. Et vous alors, quelles ont été vos découvertes de l’été ?

La Moustache

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6 réflexions au sujet de “Trois livres pour un été.”

    1. Merci bien, on est contentes de vous retrouver :)! Pour Les Enfants d’Icare, c’est vraiment pas mal pour débuter la SF en tout cas , les 2 autres se lisent tout seul, ça fait du bien!

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