Cinéma

Au cinéma avec Les Vieux Fourneaux

Hésiter à aller voir Les Vieux Fourneaux, c’est un peu comme hésiter à manger une part de gâteau et renoncer à la douceur du réconfort ! Alors plus d’hésitation pour ce film solaire, placé sous le signe du rire tendre et chaleureux. La recette est simple : des personnages hauts en couleur, tous droits tirés de la bande dessinée éponyme, vont se retrouver et foutre un joyeux bordel. Le vieux beau, le vieil anarchiste et le vieux syndicaliste forment ici un trio de choc et portent ensemble l’équilibre du film. Une ode à l’amitié et un réel esprit de famille en ressort. De bien jolies valeurs imprimées sur grand écran !

Le film démarre véritablement avec le départ d’Antoine, prêt à aller casser la gueule de son ancien ennemi professionnel, avec lequel sa femme aurait eu une aventure il y a 50 ans. Ni une, ni deux, s’embarquent à ses trousses ses deux meilleurs amis et sa petite fille.

De là, enveloppés d’une bande son légère et mignonne, nous allons suivre leurs péripéties, dans lesquelles l’univers de la BD transparaît assez bien, autant visuellement, dans ses ambiances, ses couleurs et sa composition de l’image, que dans la trame narrative, les dialogues et les gags. L’explication se trouve tout bonnement dans la présence de Wilfrid Lupano (auteur de la BD) au générique, qui participe ici au scénario et aux dialogues avec le réalisateur Christophe Duthuron.

les-vieux-fourneauxMention spéciale à Eddy Mitchell et Pierre Richard – qui s’agite avec ferveur et nous montre encore sa grande souplesse – sans qui, vraiment, le film ne pourrait pas tenir la route. Leur présence, leur charisme et leur maîtrise font toute la différence. Alice Pol est également sublime dans ce rôle, elle leur tient tête et elle le fait avec grâce. Illustrant parfaitement le choc des générations et la confrontation d’idées. On aura d’ailleurs droit à un discours très fort de sa part, sur le monde et l’état dans lequel les anciens nous le laisse, lors d’une pause pipi…Comme quoi, le contexte compte peu pour pousser son coup de gueule.

Pour ma part, je découvre Monsieur Duthuron avec ce film (on m’excusera de ne pas avoir pu profiter de ses dialogues dans Brice 3) et il laisse à mon sens entrevoir quelques faiblesses dans sa direction d’acteur et dans sa mise en scène, pas tellement assumée et ponctuée de plusieurs faux raccords. Malgré quelques touches d’originalités en synthèse et une séquence d’animation absolument magnifique sur la guerre, la mise en scène se révélera fragile et assez lisse. Oui mais ! Ici, peu importe la manière dont le film a été fait finalement. Il aurait pu être amélioré, certes, mais tout réside dans son âme. Celle-ci est de celle dont on ne change rien, une âme réelle, une douceur et une émotion, qu’on a envie de tenir dans les bras. Pour ça, on remercie la présence de ce fabuleux casting et d’une matière première littéraire excellente !

Alors, même si on ne se trouve pas en face du virtuose cinématographique, il est essentiel de pouvoir apprécier ce genre de joli moment de cinéma, tout simplement car il est loin de la vulgarité, loin des comédies agaçantes bourrées de Kev’ Adams (et j’en passe), et qu’il permet de retrouver un tant soit peu le charme des comédies à l’ancienne !

Et pour le petit supplément, je vous invite rapidement et de tout cœur à lire la bande dessinée originale. C’est un délice!

La Moustache

Les Vieux Fourneaux de Christophe Duthuron – Sortie le 22 août 2018870x489_ressources_2018-06-11_lvf60-6_r.jpg

 

12 réflexions au sujet de “Au cinéma avec Les Vieux Fourneaux”

  1. Entièrement d’accord
    De la vraie comédie populaire (dans le bon sens) et quelques jolies numéros d’acteur ; la scène où les vieux se font engueuler d’avoir saccagé la planète est excellente … moi ça m’a bien fait rire et c’est ce qui compte au final

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    1. Complètement! Je crois que ça fait bien longtemps où un film ne m’avait pas fait passé un bon moment, sans prétention et sans artifice! En tant qu’amoureuse de Pierre Richard, c’est dur de résister à sa prestation j’avoue, mais tous dans leur ensemble font de ce film un petit bonbon 🙂

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    1. C’est difficile de faire une bonne comédie. J’ai vraiment du mal avec celles qui ne mettent en avant que la « starlette » humoristique du moment, pour des raisons purement commerciales, oubliant le fond et la forme. Je suis contente de voir qu’on est plusieurs à en avoir un peu mare de ça 😉

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  2. J’ai très envie de voir ce film, mais je voulais lire la BD avant (oui, honte à moi, je ne l’ai jamais lue). Mais ta chronique donne très envie ! Savourons les comédies réussies et parlons-en un peu pour concurrencer les daubes dont on entend bien trop parler !

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    1. La bd se lit très vite, j’étais contente de l’avoir lu avant donc je te comprends très bien :)! Mais absolument aucune honte à avoir, on ne peut pas tout lire et tout voir en même temps hehe.

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  3. Oh ! Je suis ravie de lire ta critique qui va sûrement finir par me décider de lui donner une chance (mais probablement pas au cinéma quand même) ! J’avoue que j’avais trop peur que ça ne rende pas suffisamment la BD, même si le trio d’acteurs pour Les Vieux Fourneaux me plaisait bien !

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    1. Alors pour le coup je comprends, j’avoue que j’ai fermé les oreilles aux différents avis qu’on pouvait me donner parce que je suis toujours déçue quand j’ai entendu trop de positif sur un film. Ici, je pense vraiment qu’il faut le prendre comme un objet simple et agréable.
      Et, moi qui préfère de loin découvrir les films au cinéma, j’avoue que pour celui ci, c’est pas très grave si la découverte se fait chez toi 😉

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