Cinéma

Le ciné d’avant-printemps

S’il y a bien une chose qui est plutôt sympa dans la vie (en dehors de la bouffe, de la musique et des bouquins, évidemment), c’est le cinéma !
Alors mon petit plaisir à moi, c’est de me rendre dans les salles obscures, ou bien de profiter d’un petit DVD (ou encore des codes d’accès Netflix de mon copain Bastien) (meilleur poto ever).

En ce début d’année, je n’ai pas été sans découvrir quelques petites pépites. Evidemment, il fallait que j’en parle ici ! 🙂

  • Funan – Denis Do (2019)

Funan-logo.jpgJ’ai eu le plaisir et l’émotion de découvrir en avant-première le premier long métrage d’animation de Denis Do  : Funan.

Nous voilà projetés au prémices de la révolution des Khmers rouges, en 1975, au Cambodge.
Chou, une jeune mère de famille, est brutalement déportée avec sa famille. Forcés à l’exil, ils prennent la route avec des milliers d’autres habitants de Phnom Penh, encadrés de (très) près par les Khmers rouges.
Sur le chemin, Chou perd la trace de son tout jeune fils, Sovanh, âgé de 4 ans.

Funan, c’est le combat que va mener Chou pour retrouver son enfant, en dépit de toutes les horreurs, de toutes les épreuves qui parsèmeront son chemin.
Funan, c’est aussi l’histoire de la mère de Denis Do.
Funan, c’est la retranscription sensible et beau d’un pan de l’Histoire violent et dramatique.
Funan, ce sont des couleurs à couper le souffles, une bande originale magnifique.
Funan, c’est une ode à l’amour, un voyage dans ce que l’Homme peut faire de plus moche mais aussi de plus beau.

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Je vous invite très fortement à aller voir ce condensé d’humanité qu’est le film de Denis Do, qui a remporté le Cristal du long métrage lors du dernier Festival international du film d’animation d’Annecy (rien que ça !).

Et puis comme j’avais aussi beaucoup aimé sa chronique et qu’elle en parle beaucoup mieux que je ne le fais moi-même, je vous suggère d’aller lire aussi ce qu’en dit Julie-Lou !

  • The Danish Girl – Tom Hooper (2016)

Je l’avais loupé à sa sortie au cinéma mais, Netflix étant mon nouvel ami des visionnages-en-retard, c’est désormais chose faite, j’ai vu The Danish Girl !

Le film retrace le parcours de Lili Elbe, artiste peintre danoise, connue pour avoir été la première femme transgenre de l’Histoire a bénéficier d’une chirurgie de réattribution sexuelle en 1930.
danish-girl-trop-deprave-pour-le-qatar.jpgNée Einar Wegener, Lili Elbe est mariée à Gerda depuis plusieurs années. Tous deux sont peintres (ils se sont d’ailleurs rencontrés durant leurs études) et Einar est, au moment où le film commence, le plus reconnu des deux dans ce couple d’artistes. Gerda n’en n’est pas moins talentueuse (bien au contraire), mais c’est une femme. Lors d’une séance durant laquelle elle demande à Einar prendre la place de son modèle féminin, on comprend très vite que ce dernier est profondément troublé. Un trouble qui ne le quittera finalement jamais. Dès ce moment, on fera la connaissance de Lili, qui bouleversera bien des gens sur son passage…et cela ne sera pas sans le concours de Gerda qui aidera Lili à naître sous bien des aspects.

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Si le fil conducteur du film est bien entendu la transition d’Einar en Lili, ce qui m’a le plus touchée dans ce film, c’est aussi l’extraordinaire relation entre Lili et Gerda. Cette dernière sera le plus grand et le plus fidèle soutien de Lili dans son parcours.
A noter que la présence d’Eddie Redmayne et Alicia Vikander au générique n’est pas étrangère aux émotions que j’ai pu ressentir tout au long du visionnage. L’un comme l’autre apportent une profondeur et une sensibilité à ce couple qui fait mouche.

J’ai terminé The Danish Girl admirative d’un tel parcours, d’un tel amour et d’une telle détermination à vouloir vivre et être ce que l’on est au plus profond de nous-même.

  • Dragons 3, Le Monde caché – Dean DeBlois (2019)

3624706.jpg-r_640_360-f_jpg-q_x-xxyxxSûrement un des films que j’attendais le plus en ce début d’année !
On retrouve Harold et Krokmou pour une dernière fois, et c’est toujours aussi chouette. Suite au 2e volet de la saga, Harold est désormais le chef de Berk. La vie suit son cours, et vinkings et dragons vivent désormais en paix, le village n’est que rires, tout en petites maisons colorées. Harold et Krokmou, accompagnés d’Astrid, Tempête et tous les jeunes dragonniers continuent d’arpenter les mers environnante à la recherche des bateaux de braconniers pour libérer tous les dragons pris dans leurs filets (qui sont en fait des cages, oui).
Un beau jour, une Furie Eclair fait son apparition. Krokmou tombe sous le charme, et Berk tombe tout court. Pourquoi ? Parce que forcément, Grimmel, un super-méchant, débarque aussi, pour mettre son grain de sel dans cette histoire. Figurez-vous que ce monsieur s’est mis en tête de débarrasser le monde des dragons. Pour cela, il s’aide d’ailleurs de… dragons (Hé ?). Logique imparable, comme d’habitude.
001drag3.jpgBon, on rigole, on rigole, mais en attendant, c’est un sacrée menace pour les habitants ailés ou non de Berk, et Harold décide donc que tout ce petit monde va quitter le village pour trouver des terres plus accueillantes, où tous seront en sécurité. Mais en prenant cette décision, le jeune chef a une idée derrière la tête : trouver le monde caché, celui d’où viennent tous les dragons, dont lui parlait son père quand il était enfant…

Comme je le disais, je trépignais d’impatience à l’idée de découvrir ce film, et je n’ai pas une seule fois été déçue. Comme d’habitude, les couleurs sont magnifiques, tout comme le graphisme. Cet ultime volet nous permet de laisser Harold prendre son envol et devenir adulte, lui que nous avions connu si jeune et si peu sûr de lui.
D’ailleurs, il n’est pas le seul à avoir grandi, et si ça n’est pas forcément une réussite pour le monde (coucou les jumeaux !), tout le monde a fait son petit cheminement personnel pour s’épanouir à sa manière. Et c’est valable aussi bien pour les humains et pour les dragons !

3107766.jpg-r_1280_720-f_jpg-q_x-xxyxx.jpgSi pour être totalement honnête, je continue d’avoir une préférence pour le deuxième volet, qui était pour moi réellement parfait, ce Monde caché n’en reste pas moins très chouette.
Une nouvelle aventure, semée d’embûches évidemment, mais aussi, et surtout, de rires, d’amitié, et de beaucoup d’amour.

  • Grâce à Dieu – François Ozon (2019)

Faisons maintenant un petit détour par la France, ses paysages, ses châteaux, ses églises et ses prêtres pédophiles. (Bonne ambiance non ?)

capture_grace_a_dieuArrêtons-nous donc à Lyon, où Alexandre, marié, père de famille et plutôt bien installé dans la vie, découvre un jour que le prêtre qui a abusé de lui quand il était encore enfant lors de camps scouts, le père Preynat, est encore en activité (et pas décédé, comme il le pensait). Il découvre aussi, et surtout, que l’homme officie toujours auprès d’enfants. Dès lors, il entreprend les démarches pour témoigner de son histoire et ainsi avertir les plus hautes autorités de l’Eglise lyonnaise (coucou Cardinal Barbarin !) afin de mettre le prête hors d’état de nuire une bonne fois pour toute. Étonnamment (non), il comprend petit à petit que sous couvert de lui offrir une « oreille attentive », on cherche plutôt à étouffer l’affaire sans que cette dernière fasse le moins de bruit possible. C’en est trop pour Alexandre qui décide finalement de se tourner vers la justice (pas la Divine, l’autre), pour faire éclater la vérité au grand jour. Et cet acte va faire effet boule de neige.

grace_a_dieu-1.jpgJ’imagine que vous n’avez pas été sans entendre parler du film de François Ozon, en particulier parce que sa sortie coïncidait avec le procès en cours du Cardinal Barbarin, plutôt assez mouillé dans cette affaire. Grâce à Dieu suit le combat de plusieurs victime du père Preynat pour que ce dernier soit jugé et puni pour ses actes, commis en toute impunité sur plusieurs décennies, alors même que ses supérieurs étaient tout à fait au courant de son « problème ».
Ce combat, j’en avais d’ailleurs entendu parlé au moment de sa médiatisation via l’association fondée par les victimes : La Parole Libérée.
La lecture de leurs témoignages m’avait bouleversée à l’époque, et c’est un sentiment que j’ai très vite retrouvé dans les scènes de leurs dépositions respectives devant la police.
Beaucoup d’émotion donc, de tristesse bien sûr pour ce qu’ont vécu ces enfants devenus des hommes, avec toutes les incidences que les actes abjectes du prêtre ont pu avoir sur eux. Beaucoup de colère aussi. Je crois que tout au long du film, la colère est vraiment le sentiment qui  ne m’a jamais quittée.

640_grace_a_dieu_un_film_de_francois_ozon_swann_arlaud_c_mars_films.jpgL’interprétation est très juste, avec, pour ma part, une « mention spéciale » à Swann Arlaud et Denis Ménochet, très touchants, mais aussi à Pierre Lottin, dont le passage est rapide mais fait diablement mouche.

Un film important, qu’il me semble primordial de voir. En espérant que tous les coupables finissent un jour par payer (même si ça a l’air plutôt mal barré) et que les victimes puissent trouver un peu la paix, même si cela n’effacera jamais le traumatisme.

  • Le mystère Henri Pick – Rémi Bezançon (2019)

Terminons avec un film un peu plus léger avec Le Mystère Henri Pick, adaptation du roman éponyme de David Foenkinos dont je vous avais d’ailleurs parlé il y a quelques mois de cela ici.

LeMystereHenriPick_09On retrouve la trame du livre, à quelques détails près (comme souvent avec les adaptations) : dans un petit village breton, un manuscrit est découvert par Daphnée, jeune éditrice et enfant du coin, dans la section « livres refusés » de la bibliothèque du bourg.
Après lecture, elle en est sûre, le livre doit être publié, c’est un chef d’oeuvre ! Quelle surprise cependant de constater que l’auteur de cette histoire n’est autre que Henri Pick, l’ancien pizzaïolo du village, décédé il y a quelques années.
La veuve et la fille de l’homme sont étonnées, elles qui ne l’avait jamais vu écrire ou même lire, mais accueille avec joie cette nouvelle qui les rapproche un peu de ce mari/père taiseux et secret.
mystere_henry_pick14_0.jpgLe livre devient un best seller, c’est la consécration pour Daphnée. L’ouvrage finit par arriver sur le bureau de Jean-Michel Rouche, célèbre critique littéraire. Ce dernier, s’il reconnaît la qualité de l’écriture, est absolument persuadé que l’auteur ne peut pas être Henri Pick. Chose qu’il décide de prouver coûte que coûte…

J’ai passé un moment plutôt sympa avec ce film, la présence de Fabrice Luchini et Camille Cottin au générique y étant, je l’avoue, pour beaucoup. J’ai malgré tout quelques regrets sur cette adaptation, car le scénario est finalement centré sur la quête et le personnage de Rouche, alors que dans son livre, David Foenkinos prend le temps de s’attarder sur chacun des protagonistes, qu’ils soient secondaires ou non. C’est d’ailleurs ce que j’avais aimé dans le roman, cette manière dont un tout petit événement peut bouleverser la vie de plusieurs personnes.

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Bons films !

Le Joli

13 réflexions au sujet de “Le ciné d’avant-printemps”

        1. Je pense qu’elle a bien résumé la chose (même si c’est compliqué de résumer de sujets pareils…). J’espère que tu as auras l’occasion de voir le film en tout cas, pour te faire ton idée toi aussi. Je voulais également parler de « Jusqu’à la garde » dans cet article mais j’en ferai un article dédié un peu plus tard je pense.

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  1. Merci pour cette petite sélection de films qui donne terriblement envie d’aller au cinéma/de se caler devant son ordinateur ! Je m’intéresse tout particulièrement à Grâce à Dieu : les critiques de l’émission Le Masque et la Plume eux-mêmes ont été assez dithyrambiques, alors forcément, ça attire l’attention (d’autant plus avec un sujet aussi fort et important) !

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    1. Merci pour ton message 🙂 ! Je suis ravie d’avoir pu te donner un peu envie avec ma petite sélection !
      J’espère que tu auras l’occasion de voir Grâce à Dieu, c’est un film utile et nécessaire je pense.

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  2. Ravie de lire quelques mots sur Funan ici ! Il faut vraiment promouvoir cette perle du cinéma d’animation français qui le mérite amplement !
    De mon côté, j’aimerai beaucoup découvrir The Danish Girl et notamment pour la prestation d’Eddie Redmayne qui doit être surprenante, captivante.

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    1. Totalement d’accord avec toi sur Funan, même si je n’ai pas réussi à en parler aussi bien que toi ! J’aurai aimé lui rendre mieux justice mais heureusement, ton article est là héhé 🙂

      Pour The Danish Girl, il est dispo sur Netflix, et je te conseille vraiment ce film, qui est empli d’une grande sensibilité. Je te confirme qu’Eddie Redmayne est magistral !

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  3. Ohhh un film sur l’histoire du Cambodge, j’y vais cet été, ça tombe à pic et en plus il a l’air vraiment magnifique, merci pour cette belle découverte, je vais le regarder bientôt.
    J’ai adoré The Danish Girl également, Eddie Redmayne étant un des acteurs les plus merveilleux de cette génération, je trouve *-*

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    1. Contente d’avoir pu attiser ta curiosité pour Funan ! C’est un film magnifique, il faut vraiment le voir !

      Et je te rejoins totalement sur Eddie Redmayne (je le pardonne même pour l’horrible Jupiter ahahah !)

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